C’est la question à laquelle répond Matthew Cockerill, co-fondateur de BMC et actuellement Europena Managing Director à Riffyn Inc, dans son blog.
Il répond que l’open access a permis que créer des nouveaux modèles économiques visant à rompre avec la notion pré-existante que les résultats de recherche appartiennent à l’éditeur. Le succès de l’open access est justement dans la prise de conscience par les agences de financement et les établissements de recherche que les résultats doivent être diffusés et non plus cachés derrière la barrière de l’abonnement.
Matthew Cockerill rapporte également que le modèle Gold a permis aux chercheurs de prendre conscience que la publication scientifique avait un cout. Ce cout était rendu transparent par les abonnements gérés par les bibliothèques ou les services IST.
Pour aller plus loin, l’Open Access est rendu obligatoire dorénavant pour les contrats européens d’Horizon 2020. De nombreuses agences de financement au niveau européen ont également une politique similaire. Il faut aller plus loin avec des positions nationales (ex: UK). En France, le rapport « les nouveaux enjeux de l’édition scientifique » de l’académie des sciences du 24 juin 2014 recommande que les modalités de diffusion des publications scientifiques soient réorganisées selon deux axes complémentaires comprenant, d’une part, les archives ouvertes, et d’autre part un Open Access institutionnel, financé selon des accords nationaux entre l’État et les éditeurs, tout en préservant les standards académiques de qualité scientifique. Nous y reviendrons dans un article dédié.
Ce qu’il est possible de rétorquer est que le modèle gold a augmenté les couts globaux de publication et d’accès à l’édition scientifique et les éditeurs ont augmenté leurs bénéfices. Dans les faits, de nombreuses revues ont été crées en open access, quelques une ont changé de modèle économique et c’est une dynmaique qui va s’accélérer. En paralèlle, d’autres modèles voient le jour : freenium, platinum, fair gold… ainsi que des expérimentations de revues alternatives basées sur les archives ouvertes.
En conclusion, le paysage de l’édition scientifique a été profondément transformé par l’arrivée de l’open access, obligeant les éditeurs à s’adapter, innover et changer leurs pratiques pour rester compétitifs. Cela s’est fait globalement en faveur des chercheurs avec la possibilité de déposer leur version dans les archives ouvertes, par la création de nouvelles revues et modèles économiques qui permettent un plus vaste choix de publication.
La réponse à la question dépend finalement du point de vue adopté : celui d’un gestionnaire qui cherche à faire des bénéfices, celui des petits éditeurs qui ont subi des désabonnements ou celui de la communauté scientifique qui peut diffuser ses résultats plus largement.