« Scientia » est elle une revue prédatrice ?

Pourriez-vous nous aider à identifier si la revue « Scientia » est une revue prédatrice ou pas ? J’ai regardé la « black list » du site http://scholarlyoa.com, Scientia n’y figure pas. Normal, elle est apparemment toute neuve. Il y a Scientia Socialis et Novus Scientia Journals qui sont reconnus comme de probables prédateurs.

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Effectivement la revue Scientia ne figure pas dans la liste de probables éditeurs prédateurs http://scholarlyoa.com mais c’est une revue très récente puisque le premier numéro date de septembre 2015.

Scientia n’est pas une revue scientifique traditionnelle mais un service de communication scientifique produit par la société Knowledge Translation Media Ltd, créée en octobre 2014 et domiciliée au Royaume Uni.

L’objectif annoncé de ce service est de diffuser et vulgariser pour un large public les découvertes scientifiques dans tous les domaines de la science en publiant sur le site des interviews de chercheurs sur un de leur projet de recherche. Cinq sections thématiques sont proposées (Formal science, Social science, Physical science, Earth &environment, Life science) mais avec très peu de contenu pour le moment (1 numéro en « social science » et 2 en « life science »).

Vous pouvez voir, avec le numéro de septembre de la section Life Science de Scientia, un exemple de contenu : ce qui est publié est l’interview rédigé par les rédacteurs de Scientia et accompagné d’une présentation succincte du chercheur avec ses coordonnées, ses principaux collaborateurs et les financeurs du projet présenté, et non pas un article à votre nom.

Enfin, si l’on se réfère aux critères proposés par Jeffrey Beall en accord avec les documents sur les bonnes pratiques des éditeurs rédigés par le COPE, Committee on Publication Ethics (https://scholarlyoa.files.wordpress.com/2015/01/criteria-2015.pdf) il nous semble que le sérieux de cette revue est incertain :

  • Il n’y a pas de politique éditoriale expliquant clairement comment l’impact de la publication va être augmenté ;
  • La spécialité des rédacteurs qui composent l’équipe éditoriale n’est pas connue. Il est juste précisé phD ;
  • Il n’y a pas de consignes pour les auteurs ;
  • Il n’y a pas d’information précise sur le coût de ce service mais il est annoncé un coût élevé lié à des objectifs ambitieux (« Cost of Publication  : As publishers we chose to pass on a fee so as to produce and distribute our journal to those interested in the importance of knowledge transfer. We’ve found this instrumental in helping increase the space dedicated to basic and fundamental research. As much as we value and understand the importance of this free readership our work is costly, especially due to our high standards, only employing professionals in the fields relevant to the production of our journal. This is without also taking into account the costs of web management, print and distribution of a high quality journal around the world. We request that financial contributions come directly from the projects or institutes included in the journal. We rely on this model to keep our journal open for anyone to access. I will run you through the page length and cost options when we speak« ).

Mise à jour de mars 2017 : suite à la disparition de la liste des éditeurs prédateurs produite par J Beall, citée en référence ci-dessus, nous invitons, sur le sujet des éditeurs prédateurs, à la lecture du Focus « Les éditeurs prédateurs : le côté obscur de l’Open Access« .

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