Publier des résultats négatifs

Il est difficile de publier des résultats scientifiques négatifs, comment peut-on expliquer ce fait ? Quelles sont les pistes pour publier des résultats négatifs ?

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En effet, les résultats négatifs en science sont plus rarement publiés. Ainsi, des auteurs estiment que les deux tiers des recherches ayant conduit à des résultats négatifs en sciences sociales ne sont jamais publiées (A. Franco et al., Publication Bias in the social sciences, unlocking the file drawer publié dans Science, 345(6203), le 19 septembre 2014, http://www.sciencemag.org/content/345/6203/1502.long). De même, une analyse rétrospective sur l’efficacité des antidépresseurs parue dans New England Journal of Medecine en 2008 a montré que les résultats négatifs avaient été omis (Turner, EH, Matthews AM, Linardatos E, et al. Selective publication of antidepressant trials and its influence on apparent efficacy, New England Journal of Medecine , 2008, 358, 252-60 : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18199864).

Parmi les raisons, on peut citer :

  • l’attrait humain pour le positif, les résultats positifs sont jugés plus excitants, les résultats négatifs étant (involontairement) jugés non fiables,
  • les conflits d’intérêt, notamment dans le domaine pharmaceutique,
  • l’effet « troupeau » qui pousse les individus à la conformité sociale.

Pour pallier ces biais, en biomédecine, tous les essais cliniques doivent être déclarés de façon à assurer une transparence complète des travaux réalisés : c’est le rôle de l’ICTRP, Système d’enregistrement international des essais cliniques de l’OMS (http://www.who.int/ictrp/fr/) ou de l’ISRCTN Registry, sous l’égide de Biomed Central (http://www.controlled-trials.com/).

Il existe toutefois des journaux spécialisés dans la publication de résultats négatifs, par exemple :

Ces titres spécialisés semblent avoir du mal à trouver de nombreuses soumissions (http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2011/09/un-%C3%A9chec-the-journal-of-negative-results-in-biomedicine.html). D’autres journaux, non spécialisés publient aussi ce type d’articles comme PLoS ONE qui affiche une collection dédiée ou PeerJ (https://peerj.com/).

Enfin, il est toujours possible de déposer son manuscrit dans une archive ouverte comme ArXiv (http://arxiv.org/) ou sur Figshare (http://figshare.com/), base de données gratuite qui permet de partager des données scientifiques et des articles.

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